Ma capture à Konoha.
Le jeune garçon s’avance. Mes yeux sont à moitié fermés, mon cœur bat lentement, de ma bouche coule du sang, mes mains transpercés me font sombrer dans un univers noir de douleur. Je me dégoûte, quelqu’un allait encore mourir par ma faute. Il continue de s’approcher alors que tout mon être lui crie de s’enfuir et de me laisser crever seule dans ce trou à rat. Je dois lui faire pitié. Horrible sentiment que celui-ci. Ma colère dû à ma faiblesse ne laisse pas de trace sur mon visage blanc mêlé de rouge sang. Excepté quelques larmes peut-être. Mais elles coulent déjà depuis bien longtemps… Il me soulève, avec le plus de délicatesse possible mais rien que de bouger, même doucement, rend la souffrance encore plus insupportable.
-J’ai trop mal, pourquoi ? Pourquoi ?!!! Pourquoi… Je veux mourir, puisque la paix ne me sera jamais accordée, puisque je suis destinée à souffrir, pourquoi ne me laisse-t-on pas tranquille ? Je vous en supplie, achevez-moi… Vite. Je saigne. Je saigne, encore plus dans mon cœur que dans mon corps. Mais les mots ne sortent pas. Ils ne sortiront jamais puisqu’il n’y a personne pour m’écouter. Personne pour me comprendre. Personne pour survivre avec moi. Je préfère fermer les yeux.-
Des mains, tièdes, expertes. La douleur s’atténue mais reste bien trop forte pour me rendre les idées claires. On m’a soignée ? Encore… Il faut absolument que je soulève mes paupières, au moins pour voir qui m’a sauvée. À chaque fois c’est pareil. Ça n’a jamais changé. Je lève les yeux vers mon sauveur. Le garçon qui m’a portée est blond aux yeux bleus et mon médecin doit sûrement être la jeune fille à côté de lui car elle tient encore mes pansements recouverts de liquide rouge. Elle est pressée vu la rapidité de ses mouvements. J’essaie alors de me soulever mais après mettre décollée d’à peine 5 cm du sol, je sens mes forces m’abandonner, je tousse, le sang dans ma gorge me gênant pour respirer correctement, mes jambes tremblent, mes bras refusent de bouger. Je m’aplatis par terre et hurle en sentant une blessure se rouvrir dans mon épaule droite. La fille aux cheveux roses court vers moi et m’injecte un puissant somnifère.
Une odeur médicamenteuse et des matelas mousses en dessous d’une couche de plastique mou suffisent à reconnaître un hôpital sans voir ni entendre. Un endroit que je déteste. D’ailleurs, je ne connais personne qui aime les hôpitaux. Sauf que moi, ça me donne la nausée, et une envie de m’enfuir urgente. Encore que pour s’enfuir, il faut marcher. Marcher puis courir, et aller quelque part. Mais où ?
La machine à laquelle je suis branchée bip de plus en plus rapidement au fur et à mesure que je reprends mes esprits. Je me redresse et m’assoie. J’étudie l’espace où je suis confinée. La pièce est entièrement blanche, il y a 2 lits dedans, le mien et un autre vide. La fenêtre est ouverte, le vase posé sur la petite table de chevet est rempli d’eau avec un lys. Il y a même une chaise à côté de mon lit, ce que je trouve parfaitement inutile pour une étrangère comme moi qui n’attend personne. Pourtant, quelqu’un toque, et ouvre sans attendre de réponse.
C’est un groupe de 8 qui pénètre dans la petite pièce. Ils sont tous masqués. Leurs bandeaux m’indiquent que je suis à Konoha et que les gens devant moi font partie de l’ANBU. J’ai peur. Comment décrire la sensation qui s’empare de vous quand vous savez que vous allez souffrir dans très peu de temps. Je tremble, l’engin bip de plus en plus. Ma tête tourne alors que la dose de médicament augmente pour me calmer. Comme toutes les fois précédentes. Mais j’ai l’habitude d’être trimbalée et soignée pour finalement rouvrir les anciens maux et faire parler. Je ne dirai rien. La machine dépasse une ligne rouge. Les 8 ninjas passent le pas de la porte. Je n’ai aucune chance de leur échapper, ils s’approchent encore. Je me relève, arrache les câbles et aiguilles de ma peau puis en souhaitant du plus profond de mon être mourir sur le coup, je m’empare d’une seringue. Ma main n’est plus connectée à mon cerveau, mon instinct de survie déjà quasi inexistant disparait. Je sens l’air passé très vite sur mon bras puis une nouvelle douleur près du cœur. Je crois que j’ai réussi à découdre un des points de ma cicatrice, peut-être vais-je enfin quitter ce monde d’atrocités. Mais je pense que ça ne suffira pas, je ne fais que gagner du temps. Je vacille et tombe. Un nouveau groupe rentre dans la chambre. Cette fois-ci, il y a deux adultes, une femme et un homme plus jeune, masqué par du tissus ainsi que les deux adolescents qui m’ont ramenée dans leur village. Je ne peux les voir qu’une seconde avant de m’évanouir. Tout ça s’est passé très vite. Je n’ai même pas touché le sol, un des ANBU m’a rattrapée. Je m’en fiche, qu’ils me gardent, s’ils veulent mourir.
Je sursaute et me réveille. La chambre d’hôpital blanche est devenue ma chambre, plongée dans le noir. Je tourne la tête, les voitures continuent de rouler. Je suis en France.